L’ANAMAH dénonce des menaces de mort contre Wendelle Coq, juge à la Cour de cassation...
Dans un communiqué, l’Association nationale des magistrats haïtiens (ANAMAH) condamne les actes d’intimidation et les appels anonymes contre la magistrate Wendelle Coq, juge à la Cour de cassation. L’ANAMAH appelle la police nationale à garantir la sécurité de la juge, membre de la plus haute instance judiciaire du pays.
« Magistrate Coq est de cette catégorie de Magistrats dont la réputation est capable de s'élever à la dimension traditionnelle et mythique de la Cour de Cassation en ces temps de déni publics des normes fondatrices de l'État d'Haïti », a loué l’ANAMAH dans le communiqué.
« Que des têtes brûlées se dissimulent derrières des numéros de téléphones anonymes ou non-enregistrés pour l'accabler de menaces attentatoires à sa vie n'étonne nullement car la nation a pleinement conscience qu'un groupe d'individus ourdissent au grand soleil de vastes complots au détriment de l'avenir du pays. L'assassinat du bâtonnier de l'ordre des avocats de Port-au-Prince, Me Monferier Dorval, en dit long », a dénoncé l’Association nationale des magistrats haïtiens.
Selon l’ANAMAH, « l'itinéraire ansanglée empruntée par cette caravane funeste composée d'individus sans scrupule ne laisse l'ombre d'un doute quant à leur volonté d'éradiquer la vérité pour la remplacer par la leur. Ils ne plaisantent pas, il suffit d'observer les marrées de sang à leur traine, les orphelins, les veufs et les veuves agonisant de desespoir suite de disparition d'êtres chers qu'ils ne revéront jamais et sans espoir de justice véritable en l'état de la situation. »
« La juge Wendelle Coq est membre fondatrice de l'Association nationale des magistrats haïtiens. En ces temps difficiles, l'ANAMAH lui apporte son indéfectible soutien », a soutenu le juge Jean Wilner Morin, président de l’ANAMAH.
Le juge Morin a indiqué dans le communiqué qu’ « aucun Magistrat ne doit être menacé ou intimidé lorsqu'il accompli des actes de sa conviction au regard de la loi et de la Constitution. A cet égard, il est de la responsabilité de la police nationale en tant qu'auxiliaire de la justice ou des pouvoirs publics de garantir la sécurité de la Magistrate. »
L'ANAMAH invite les magistrats du pays en leur rang, grade et qualité à ne pas baisser la garde. « Démeurons fidèles à la Constitution et à la loi », a affirmé le juge Jean Wilner Morin.
Il faut rappeler que plusieurs organisations avaient fait opposition à la Cour de cassation sur la prestation de serment du nouveau Conseil électoral provisoire nommé par le président Jovenel Moïse le 18 septembre dernier. Au moment où les nouveaux conseillers électoraux devaient prêter serment le 22 septembre, divisés, des juges à la Cour de cassation avaient infirmé le quorum. Depuis, le CEP est dans l’incapacité de siéger à son bureau à Pétion-Ville en dépit du fait que les conseillers électoraux ont été investis dans leurs fonctions par le chef de l’Etat.